Le gouvernement vient de corriger une anomalie concernant l’emploi des 28.000 auxiliaires de vie scolaires (AVS) qui accompagnent à l’école plus de 200.000 élèves handicapés. Curieusement, le statut de ces personnels prévoyait que les AVS ne pouvaient pas être employées plus de six ans. Quid après ces six années ? Rien n’était prévu, ni pour les AVS qui n’avaient plus d’emploi, ni pour les élèves qui pouvaient souhaiter continuer à être assistés par les mêmes personnes. Désormais, les AVS pourront voir leur emploi transformé en un contrat à durée indéterminée, ce qui est un progrès.

Toutefois, cette solution apparemment satisfaisante porte en elle-même les germes de difficultés futures.

En créant un corps spécialisé, les pouvoirs publics isolent doublement l’activité d’aide aux enfants handicapés scolarisés. Isolement des AVS dans leur statut : pour la plupart les AVS travaillent à temps partiel  (74% selon l’UNAISSE) ; les contraintes d’organisation de l’emploi du temps scolaire font qu’il est rarement possible de travailler à temps plein dans leur statut. Ensuite isolement de la prestation d’accompagnement scolaire parmi l’ensemble des besoins de l’enfant handicapé : d’autres accompagnants doivent être prévus pour les autres moments de la vie quotidienne de l’enfant, qu’il n’est simple ni d’organiser, ni de coordonner.

Décloisonner.

Il eût été plus efficace et moins coûteux de confier l’assistance à des structures spécialisées dans l’aide aux personnes handicapées. Celles-ci disposent des personnels capables d’assister l’enfant à l’école comme à la maison. Intervenant sur un ensemble plus large de services, l’AVS employée par une de ces structures pourrait plus facilement augmenter son temps de travail pour atteindre un temps plein, ce qu’une majorité d’entre elles recherche. L’appartenance à une structure professionnelle permet aussi aux AVS de varier dans leurs tâches et d’étendre ainsi leurs compétences, de s’ouvrir des perspectives professionnels.

La rémunération : encore et toujours un « hic ».

Pour les missions d’accompagnement scolaire effectuée par des personnels employés par des associations, la circulaire n° 2010-139 du 31-8-2010 du ministère de l’éducation ne défraye les employeurs qu’à hauteur du salaire brut chargé, et de 10% de frais de gestion. Bien insuffisant pour que la structure employeur puisse faire une gestion professionnelle de ses AVS, sans parler d’assurer le développement de leurs compétences. Il y a encore des progrès à faire.

Pour plus d’information:

On peut se reporter à cet excellent site: http://www.auxiliaireviescolaire.fr/mission-accompagnement-employes-par-associations-201/