Selon les études de l’INSEE, du Haut Conseil de l’Assurance Maladie et de la Cour des Comptes, le coût de la prise en charge de la dépendance en France représente 1,2% du Produit Intérieur Brut, soit pour 2012, 24 milliards d’euros payés par la collectivité (1).
Globalement, les sources de financement de la dépendance par la collectivité sont :
- la sécurité sociale (surtout assurance maladie) pour environ 60%,
- les départements pour un peu moins de 25 %,
- l’Etat (via la contribution solidarité autonomie) pour environ 15%,
- non compris l’effort des familles (financier et en nature au travers du temps passé par les aidants familiaux, qu’il est difficile d’évaluer avec précision.)
70 % des personnes dépendantes vivent à leur domicile, et 30% dans un établissement d’accueil. Mais l’accueil en établissement mobilise 62 % du coût total.
D’évidence, rester à domicile est la solution la plus économique pour les finances publiques, et la meilleure pour le bien-être des personnes. Les aidants et les professionnels de l’aide à domicile sont l’épine dorsale de la prise en charge des personnes dépendantes.
On sait qu’il va falloir accroître ce financement au rythme de l’augmentation du nombre de personnes dépendantes. Comment y parvenir dans le futur, alors que les recettes de l’Etat de la Sécurité Sociale et des Départements ne couvrent plus les dépenses, que la retraite moyenne est de 1200 €/mois, le minimum vieillesse de 787 € / mois et que les français jugent la pression fiscale trop élevée ? Renforcer la contribution des compagnies d’assurance serait possible (6 millions de français sont couverts), car les conditions d’octroi d’une rente dépendance sont très restrictives. Mais même si les compagnies acceptaient d’alléger ces conditions, la contribution financière resterait marginale par rapport à l’enjeu.
Heureusement il reste des leviers pour agir sans demander à la collectivité d’augmenter son effort financier déjà très lourd :
- décentraliser les budgets de prise en charge de la sécurité sociale et les mutualiser avec ceux des départements, avec un guichet unique pour examiner tous les éléments de la situation des personnes qu’il faut aider et fixer le montant de l’aide,
- privilégier l’aide humaine à domicile, souhaitée par les personnes dépendantes, et moins coûteuse pour la collectivité,
- confier aux professionnels du terrain de l’aide à domicile l’organisation de plans d’aide respectant le choix des personnes dépendantes et associant les aidants de l’entourage, selon leur disponibilité et dans le cadre du budget alloué.
Par cette responsabilisation, on renforcerait à la fois l’attention portée au bien-être et la maîtrise des coûts du soutien. Un allègement de l’impôt sur les successions ou un crédit d’impôt pourraient être mis en place comme compensation à l’aide humaine fournie par les aidants.
(1) La prise en charge maladie des personnes âgées n’est pas compris dans ce coût, elle représenterait 20 autres milliards d’euros selon le Haut Conseil de l’Assurance maladie.