Les professionnels du secteur s’inquiètent du devenir du projet de loi sur l’autonomie des personnes âgées. En effet, au lendemain du remaniement, il n’est pas mentionné dans le calendrier parlementaire qui court jusqu’en juillet. Explications de Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Âgées).

Propos recueillis par Marine Périn pour maveritesur.com

Que reprochez-vous au gouvernement ?

Aujourd’hui, on constate que la loi sur l’autonomie des personnes âgées n’est pas à l’ordre du jour du Parlement avant l’été. Soit c’est juste un report dû au remaniement, auquel cas c’est fâcheux mais ce n’est pas dramatique, soit on parle d’un report plus large, plus important, et c’est inacceptable.

En effet, si ce texte n’est pas applicable au 1er janvier 2015 comme prévu, il s’agira d’une faute éthique autant qu’économique. On parle tout simplement de prendre de l’argent dans le portefeuille de la vieille dame pour améliorer les fins de mois.

Pourquoi parlez-vous de faute éthique ?

Depuis le 1er avril 2013, tous les retraités paient la Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie (CASA). Normalement, cette contribution devait permettre de financer cette loi pour l’autonomie. Mais comme elle n’avait pas été mise en œuvre l’an dernier, cet argent – 640 millions d’euros ! – est allé au Fonds de Solidarité Vieillesse, pour combler d’autres déficits.

Donc, non seulement on a pris de l’argent aux retraités à d’autres fins que celles annoncées, mais en plus les conditions de vie des personnes dépendantes n’ont pas été améliorées. Et si ce texte n’est pas applicable au 1er janvier 2015, cette aide sera de nouveau détournée et elle n’ira pas aux plus fragiles. C’est pour ça que c’est une faute éthique.

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Cette interview a été retranscrite et publiée par maveritesur.com et Marine Périn, lesquels assument la pleine responsabilité des propos tenus.