Qu’il s’agisse de la famille, d’un ami, d’une voisine, … En France, plus de 9 millions de personnes aident quotidiennement un proche dépendant. Le rôle de ceux que l’on appelle « proches aidants » est essentiel et irremplaçable. Sans eux, l’assurance maladie aurait à sa charge jusqu’à 164 milliards d’euros de dépenses supplémentaires* ! Pour autant, accompagner un proche dans les gestes de la vie quotidienne représente un dévouement, parfois même un sacrifice pour les aidants : dépenses financières et matérielles importantes, impact sur leur propre santé physique et mentale, délaissement de leur vie professionnelle et sociale, etc.

      C’est pourquoi, il est essentiel de prendre des temps de repos, voire de déléguer et de faire appel à des intervenants spécialisés pour garantir la bonne qualité de l’accompagnement, tout en préservant sa santé et la nature de la relation avec son proche.

 

Personne de confiance, proche aidant, ou les deux ?

Selon l’article L.311-5-1 du code de l’action sociale et des familles, le client/bénéficiaire a la possibilité de désigner une personne de confiance, avec son nom et ses coordonnées, pour l’accompagner dans ses démarches si la personne accompagnée rencontre des difficultés dans la connaissance et la compréhension de ses droits. Le proche aidant, parfois appelé aidant familial est reconnu depuis la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (2015) : Une personne qui vient en aide de manière régulière, à titre non professionnel, pour accomplir une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne d’une personne âgée en perte d’autonomie peut être considérée comme un proche aidant. Le proche aidant peut ainsi  également être la personne désignée comme personne de confiance.

Le statut de « proche aidant »

Si la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (2015) a permis de définir l’action et le statut du proche aidant, celle-ci reconnaît également ses droits : le congé de proche aidant, ainsi que l’allocation journalière du proche aidant (AJPA).

Congé de proche aidant

Le congé de proche aidant permet de s’occuper d’une personne en situation de handicap ou faisant l’objet d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité. Ce congé est accessible sous conditions (lien familial ou étroit avec la personne aidée, résidence en France de façon stable et régulière de la personne aidée) et pour une durée limitée. Celui-ci remplace le congé de soutien familial depuis 2017.

La personne accompagnée par le proche aidant salarié, qui présente un handicap ou une perte d’autonomie d’une particulière gravité, peut-être une des suivantes :

–          La personne avec qui le proche aidant vit en couple

–          Son ascendant, son descendant, l’enfant dont elle assume la charge (au sens des prestations familiales) ou son collatéral jusqu’au 4e degré (frère, sœur, tante, oncle, cousin(e) germain(e), neveu, nièce…)

–          L’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4e degré de la personne avec laquelle le proche aidant vit en couple

–          Une personne âgée ou en situation de handicap avec laquelle il réside ou avec laquelle il entretient des liens étroits et stables, à qui il vient en aide de manière régulière et fréquente.

Le proche aidant intervient à titre non professionnel et le congé est pris à l’initiative du proche aidant salarié.

Celui-ci doit informer son l’employeur en respectant les conditions et délais déterminés par la convention ou l’accord collectif d’entreprise. Sa durée maximale est de trois mois, mais il peut être renouvelé, sans pouvoir dépasser un an sur la totalité de la carrière du salarié. Ce congé concerne tous les salariés du secteur privé, les agents du secteur public, les indépendants ainsi que les demandeurs d’emplois.

L’Allocation journalière du proche aidant (AJPA)

Si l’aidant familial doit cesser ou réduire son activité professionnelle pour prendre soin d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie, il peut prétendre, depuis le 1er octobre 2020, à une allocation journalière du proche aidant (AJPA).

Versée par la CAF ou la MSA sur demande, son montant s’élève à 52,08 € par jour si l’aidant est une personne isolée et 43,83 € s’il est en couple.

Le droit à l’AJPA est limité dans le temps : le nombre d’allocations journalières servies ne peut dépasser 22 au titre d’un mois civil et 66 au total pour l’ensemble de la carrière de l’aidant.

Le droit au répit

La loi d’adaptation de la société au vieillissement votée en décembre 2015 crée un droit au répit.

Ce droit au répit permet aux proches aidants des personnes âgées en perte d’autonomie de se reposer ou de dégager du temps.

Les personnes concernées par le droit au répit sont les proches aidants :

–          de personnes bénéficiaires de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie),

–          assurant une présence ou une aide indispensable à la vie à domicile de leur proche, et qui ne peuvent être remplacés pour assurer cette aide par une personne de l’entourage.

Le droit au répit peut être activé quand le plafond du plan d’aide APA de la personne aidée est atteint.

Le droit au répit peut alors financer dans la limite de 509,76 € par an :

–          l’accueil de la personne aidée dans un accueil de jour ou de nuit,

–          un hébergement temporaire en établissement ou en accueil familial,

–          un relais à domicile.

Les bénéficiaires de l’APA acquittant une participation financière sur leur plan d’aide acquitteront une participation sur le droit au répit dans les mêmes conditions.

Proches aidants épuisés, isolés, surmenés… attention à votre santé !

Lorsqu’on est proche aidant, il n’est pas toujours facile de dégager du temps pour soi. Pourtant, se réserver des moments de pause est aussi essentiel pour soi que pour son proche.

Sommeil de mauvaise qualité, fatigue chronique ressentie au réveil et pendant la journée, troubles de l’appétit, perte ou prise de poids : tous ces signaux traduisent un surmenage, et ne sont pas à prendre à la légère. 30% des aidants déclarent avoir un sommeil perturbé, et 25% se disent angoissés. La prise ou la perte de poids sont également des signaux d’épuisement ; ces phénomènes provoqués par l’inquiétude du proche sont des indicateurs du stress de l’aidant familial.

Suite à l’évolution de la condition actuelle de beaucoup d’aidants familiaux dans ce sens, de nombreux groupes et associations voient le jour et s’organisent en perspective d’une mobilisation collective.

Ces associations luttent contre l’isolement dont souffrent beaucoup de proches aidants, et les mettent en contact afin que ces derniers trouvent du soutien, à travers des sorties et activités les encourageant à garder une vie sociale active. Elles donnent aussi accès à des formations gratuites, permettant aux aidants de mieux comprendre les pathologies, les besoins et les attentes de leurs proches. Elles les renseignent également sur leur statut, leurs droits et sur les aides existantes.

D’autres solutions permettent de vous remplacer (partiellement) auprès de votre proche lorsque c’est nécessaire : les structure d’aide à domicile.  Des structures spécialisées, dont le coeur de métier est l’accompagnement des personnes dépendantes,  afin de prendre en charge votre proche en perte d’autonomie.

Chez AssiDom, nous sommes conscients qu’il n’est jamais facile de déléguer un tel accompagnement, notamment par volonté de bien faire ou par culpabilité de laisser son proche aux mains d’autres personnes.

C’est pourquoi, dans notre organisation quotidienne, nous sommes et restons en contact direct et permanent avec les aidants. De cette manière, nous impliquons l’aidant dans la prise en charge de son proche tout en assurant un accompagnement professionnel et adapté.

 

Sources et textes de référence : 

* Source : Tome II – Proches aidants : “Préserver nos aidants : une responsabilité nationale” Dominique Gillot.

Article L.311-5-1 du code de l’action sociale et des familles

Décret n° 2020-1208 du 1er octobre 2020 relatif à l’allocation journalière du proche aidant et l’allocation journalière de présence parentale